Opium

Création costume

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©Sandy Korzekwa

« (..) La perte croissante du monde, la disparition de l’entre deux.
Il s’agit là de l’extension du désert, et le désert est le monde dans les conditions duquel nous nous mouvons (…).
Le danger consiste en ce que nous devenions de véritables habitants du désert et que nous nous sentions bien chez lui. »
Qu’est ce que la politique ? Hannah Arendt

Tout commence avec un mot à la fois fondamental et vide de sens : le peuple. Très vite nous avons compris qu’il nous fallait sortir de l’asphyxie inhérente à ce sujet. Nous avons alors mis en place un processus d’écriture pour trouver notre chemin vers le plateau.

Ce titre, OPIUM, est posé afin d’y insinuer une sensation.
Nous pensions à une courbe, celle de l’opiacé, entre ivresse et chute, semblable au fonctionnement de nos sociétés.

Une première équipe de travail s’est réunie autour des notions « oasis » et « désert » empruntés à Hannah Arendt : un reporter et deux photographes. L’enjeu était de réaliser un abécédaire de matériaux (interview et photos), un instantané de ces mondes toujours à mi chemin entre aridité et étrange rémission.

C’est à partir de ces mots et de ces visuels que l’écriture s’est développée, transposée par la suite avec l’équipe du plateau. Des formes, des formats à faire vivre dans l’espace éphémère et percutant de la scène. Nous souhaitions la construction de cette pièce comme un mobile. Chaque élément d’un mobile semble dissocié. L’ ensemble s’articule et n’ apparaît que lorsque ces éléments se croisent sous nos yeux.

Une danse, un chant, une histoire, des éléments qui restent dissociés telle une addition de comportements, tous tenus par cette étrange conscience entre joyeuse désinvolture et légitime violence.

Deux faces d’une même pièce :
Les morceaux de Nina Simone revisités dans une puissance corrosive trouvent leur juste place face à la banalité du pire énoncé par Hannah Arendt.
Une caisse de résonance dans un climat physique et musical toujours en expansion.
Nous écrivons tour à tour ces figures qui, entre menace et résignation, cherchent leur paradigme.
Un équilibre imparfait est à l’œuvre.

OPIUM est une marche sans fin, une fumée trouble et constante. Elle opère et emporte avec elle nos corps et nos pensées.

Une proposition de
Magali Milian et Romuald Luydlin

Avec la collaboration de Laurent Benard, Benjamin Chaval, Sophie Lequenne, Valérie Leroux,Romuald Luydlin, Corine Milian, Magali Milian, Manusound, Lucie Patarozzi, Denis Rateau, Marc Sens, Anna Vanneau

Collaboration, phase préparatoire
Julien Cernobori journaliste/anthropologue
Soraya Hocine et Anya Tikhomirova photographes
Corine Milian chanteuse
Marc Sens guitariste

©Sandy Korzekwa